US METRO Reportage

PROLOGUE

Quelle idée ont eue ces 6 compères de faire non un Tour de France mais le tour de la France en suivant de près des frontières de l’Hexagone! Un mois de rando en complète autonomie sur le tracé de l’US METRO de Paris. Il faut dire que Pierre-Alain, Denis, Henri et moi avions un antécédent: le 1er Tour de France cyclotouriste organisé par la FFCT en 1992. Il fallait fêter dignement ce 10ème anniversaire. Il ne restait qu’à s’organiser. Jean-François s’est occupé des réservations d’ hôtels (quel boulot!) et moi des itinéraires. Chacun a mis tous les atouts de son côté en choisissant son matériel (sacoches à l’avant ou à l’arrière ou au guidon ou à la selle ou sac au dos) et en alignant les kilomètres d’entraînement. Je pense à mon frère Michel qui avait un certain poids à perdre (!) et surtout à reprendre confiance après son terrible accident d’il y a deux ans. Enfin, le jour "J" est là. Retrouvailles et veillée d’armes chez Henri et Marie autour d’un délicieux poulet à la savoyarde.
Netti

7 juillet 2002
Seynod – Labergement
156 km, 20.6 km/h, 1999 m de dénivelé

Une assez bonne nuit … malgré les appréhensions du départ. Il fait beau. Mme le Maire de Seynod et des amis d’Henri nous souhaitent bonne route. Embrassades et au revoir dans … un mois! Albert et Bernard nous accompagnent sur quelques dizaines de km. On prend notre rythme. Premier café à Bellegarde, premier col: Croix de la Serra à 1049m ( ce ne sera pas le dernier!). Quelques personnes nous encouragent ou nous applaudissent, ça fait plaisir. Descente sur St-Claude: pas un coup de pédale, pas un coup de frein. Pique-nique à côté de la célèbre pipe. Longue montée très tranquille vers Grandvaux, très peu de voitures. On a vite pris l’habitude avec nos sacoches, on peut même monter en danseuse! Depuis Châtelblanc, ça fonce vers la fin d’étape: la pente est plutôt descendante. Accueil et cadre super à l’auberge du Coude à Labergement. C’était autrefois un relais de poste sur la route du sel entre Arc-en-Senans et Lausanne. La route faisait un coude pour que les chevaux soient obligés de ralentir! Gendarmes couchés de l’époque … Poulet, pâtes et fromages du Jura vont satisfaire nos appétits gloutons.
Netti

8 juillet 2002
Labergement – Cernay
181 km, 25.3 km/h, 796 m de dénivelé

Petit-déj très copieux: fromages, jambon, galettes de riz … une adresse à retenir. Départ frisquet dans une ambiance surréaliste: bancs de brume alternant avec les jeux du soleil levant. Odeurs de chocolat à Pontarlier (mmh…), hérons cendrés dans la vallée du Doubs. Après l’arrêt café-tampon à Morteau (Henri a pris sa tâche très au sérieux), remontée vers le plateau de Maîche et descente féminine sur St-Hypolite. Retrouvailles avec le Doubs. Casse-croûte sur les escaliers du parvis de l’église de Dasle (on cherche de l’ombre par cette chaleur). Dure remise en train par une succession de bosses jusqu’à Delle. Il fait chaud mais ça roule bien. PA met la gomme mais il ne nous sèmera pas! Comme nous sommes bien en avance, on s’accorde une pause à Burnhaut-le-Haut avant de parcourir en toute tranquillité les 12 derniers km qui nous amènent à l’hôtel de Cernay encore fermé. Un coup de fil et on peut se doucher avec l’arrivée d’une étape du Tour de France à la TV. Un petit somme et un tour en ville à la recherche d’une terrasse ombragée… Ce soir, j’occupe le grand lit, Henri le petit … à chacun son tour! Il fait lourd, c’est collant.
Netti

9 juillet 2002
Cernay – Fouchy
114 km,18.8 km/h, 1998 m de dénivelé

Herrenfluh – Silberloch - Vieil Armand – Amic – Grand-Ballon – Markstein – Hahnenbrunnen – Herrenberg – Schlucht – Calvaire – Louchbach, oui en Alsace, c'est la route des crêtes. Celle des vins passe dans la même région, mais pas à la même altitude.
Réveil très matinal accompagné d'éclairs, de coups de tonnerre et de pluie: après l'orage le beau temps. Pdj préparé la veille par la patronne dans une salle de conférence avec nos bécanes.
Dicton du matin: Devant le Belle-Vue, pose ton c.., ahhhh ces routes glissantes dès le départ, n'est-ce pas Henri?
La montée du Grand-Ballon fut orchestrée par notre "Schulmeister" PA. Netti mis en congé pour l'après-midi, comme tous les autres ne trouva pas la réponse à la question: "Quelle était la couleur du cheval blanc de Napoléon?"
Ces premières pentes profitent à Denis, le montréalais, afin de faire un cours de rattrapage en accéléré pour grimper les béquets.
Repas sympa dans une Ferme Auberge. Mais le déssert était consommé avant le repas: une portion de plat, selon Netti, qui cotait bien à 10% ou plus.
Quelques goutelettes timides dans le dernier col ne retiendront pas le grand soleil à Fouchy. La recherche de l'hôtel profite à Netti qui se décoiffe pour mieux bronzer son crâne au bord de la route (suite, lire 10 juillet).
Notre exploit est accompagné de celui de Paulette et Christian Ferrer, amis de Henri. Paulette nous rejoint depuis Strasbourg à vélo et Christian prend seul le volant pour nous rencontrer, boire le verre de l'amitié et partager le repas avec nous.
Franzel

10 juillet 2002
Fouchy - Pont-à-Mousson
164 km, 21.7 km/h, 1484 m de dénivelé

Il est des jours, où tout est un peu drôle: le petit déj. reporté à 25 km après le col de Steige, nos vélos bien sages dans le garage de l'hôtel.
À 6h15 gros souci pour Netti, il a bien toute sa tête mais sans casque. Heureusement qu'un compagnon de rando s'était aperçu que Netti avait terminé hier soir sans coiffe, on la retrouva donc perchée sur le signal d'entrée de la localité de Fouchy.
Donc départ pour le col de Steige, 6 km en douceur, petit déj. dans une boulangerie, la patronne très occupée, on attend encore le plat complet, mais qu'importe le col du Bonon un peu plus dur mais sans problème pour nos mollets qui en ont vus d'autres dans le Grand Ballon et qui????
Vers 10 heures, la fin du monde est proche, il faisait presque nuit dans la forêt très épaisse. Nous avons très vite compris (EQUIPEMENT DE PLUIE) pour la première fois et je vous prie de me croire, un vrai déluge nous attendait, 1h30 plus tard un bon repas chaud: rôti de porc et glace à la banane, excellent!
Après le café, quelle surprise, le ciel gris, par endroits bleu, certes avec un vent de face mais sans pluie quel bonheur. La Lorraine c'est beau c'est en apparence presque plat, mais sur 60 km, des bosses, encore des bosses 3%, 5% parfois 10%, pas longues, maximum 500m mais le vent et la répétition nous calment tous, même Henri reste à sa place dans les bosses, c'est significatif.
À Pont-à-Mousson, l'hôtel de l'Etoile, le patron Algérien et sa compagne Polonaise nous ont servis une entrée de jambon et fromage et une daube merveilleuse. Bonne nuit les petits.
Michel

11 juillet 2002
Pont à Mousson – Signy l'Abbaye
191 km, 23.7 km/h, 1402 m de dénivelé

6h15 copieux petit déj. préparé avec gentillesse par la corpulente patronne de l'hôtel.
Reprenons la route, le temps est beau, plutôt frais, à nouveau le vent contraire, circulation intense de poids lourds. Relief mouvementé à travers les plaines de LA LORRAINE dorées à cette époque des moissons.
Arrêt au grand cimetière militaire US. Avant Stenay, nous croisons deux cyclos US Métro, il est midi. Vu la difficulté à trouver du pique-nique, nous nous rabattons sur le resto du commerce, repas bon standing.
14h00 départ, tranversons la Meuse, empruntons sa vallée avant de grimper vers Stome, point de vue, monument de guerre, expos chars AMC. Après traversée du plateau belle descente rapide vers Chesne où nous rentrons dans les Ardennes. Nous retrouvons des amis cyclos, venus à notre rencontre (Gérard et Paulette) de Laval dans la Sarthe. Nous serons ensemble le soir à l'hôtel"Le Gibergeon", où ils s'intégreront sympathiquement à notre groupe. Ils nous font part de leurs exploits, sur le TDF US Métro effectué en 1998. Fin de soirée tardive pour certains ... et dodo pour les autres. Merci à la patronne de l'hôtel qui a séché nos lessives
Henri

12 juillet 2002
Signy-l'Abbaye à Douvrin
198 km, 23.9 km/h, 925 m de dénivelé

Journée dentifrice
Michel s'est trompé de tube. Il s'est mis de la pâte à dent au lieu de la pommade sur les jambes. Nous avons tous bien rigolé devant ce fait cocasse!
Petit déj. sur la route.
Le ciel était nuageux avec un peu de pluie.
À midi, pique-nique, puis en fin de journée, nous avons fait un bout de chemin sur l'autoroute. 
Nous avons eu quelque difficulté à trouver l'hôtel (Le Colibri).
Dès qu'on a trouvé l'hôtel, il s'est mis à pleuvoir.
Apéro à l'hôtel, puis le cuistot s'est joint à nous. Ce dernier nous a expliqué qu'il fait un peu de vélo, à sa façon. Nous étions les seuls clients dans cet hôtel!
Puis, après le repas, nous avons discuté et pris quelques bières en compagnie du gardien de nuit. En fait, lui n'a pas bu.
Nous sommes passés par le Pas-de-Calais et ses cimetières militaires. 
(US Métro) 3 points de contrôle dont une carte.
Denis

13 juillet 2002
Douvrin – Etaples
195 km, 22.8 km/h, 784 m de dénivelé

Il faut bien se rendre à l’évidence, le ciel est uniformément gris: aujourd’hui, ce sera l’équipement pluie, l’occasion de tester le matériel et mes chaussettes dites imperméables! Au bout de quelques heures, les pieds sont mouillés, comme le reste d’ailleurs! Comme la route est absolument plate, on essaie de rouler à 25 km/h. On décide de ne s’arrêter qu’à Bergues, très jolie ville fortifiée et lieu de pointage le plus septentrional de notre tour. Le patron du Café du Nord est d’abord sur la réserve à cause de nos vélos mal garés, selon lui, sous un abri devant son bistro. Mais par la suite, ça s’arrange … PA fait la causette avec son copain Labrador. Autre ville fortifiée: Gravelines. On a un peu de peine à s’en sortir, c’est plein de giratoires et de routes de ceinture. La pluie a cessé. Enfin la D119 en direction de Calais! Une auberge nous tend les bras: La Bondinière. Un peu luxueux pour nous autres mais cela fera notre affaire aujourd’hui. Au menu, du maroilles chaud, escalope, volaille, riz, mousse au chocolat ou flan caramel ou glace. Ca prend beaucoup de temps, mais c’est bien bon! Le soleil est revenu. A partir de Calais, Eole va nous donner un sérieux coup de poussette. On découvre la MER . Les côtes recommencent, mais quel panorama! On voit même les falaises blanches de l’Angleterre. Dans la descente sur Boulogne, un automobiliste me coupe la route: une sacrée frayeur et … un sacré coup de frein! On s’engage vers Etaples d’abord par une route sinueuse et très vallonnée puis par une magnifique piste cyclable sur les 13 derniers km. Comme c’est la Saint Henri, l’apéro est offert par notre jeune aîné! Souvenir du Tour de France 92 … Excellent menu aux fruits de mer et poisson ( n’est-ce pas Michel?) , bien arrosé et servi par une patronne non moins extraordinaire! Henri et moi en avons assez, il est 22h30, il fait encore jour et nous allons nous coucher …
Netti

14 juillet .2002
Etaples – St Léonard
188 km, 23.9 km/h, 1107 m de dénivelé

Jean soit-Franc a réglé son compte avec l’hôtelier, 6h45, prêts les cocos? Voilà pour Netti. La journée s’annonce bien, Michel nous a fait la frayeur journalière, sans dommage. Nous sommes donc parés pour les 170 km de la journée. 
Cette 8e étape, nous fait découvrir la baie(te) de Somme où nous ferons halte à St Valéry qui l’est pareillement. Nous écoulons auprès d’une non cycliste de passage, l’énorme troisième poulet du pique-nique que nous ne sommes pas en mesure d’emporter dans nos sacoches. 
Nous prenons le café avec un randonneur effectuant, à quelques nuances près, le même périple que nous. Il a pour objectif de parcourir le tour US Metro, en moins de 15 jours.
Parti de Lille, il a roulé longtemps derrière nous. Il a reconnu avoir eu de la peine durant les 20 derniers km pour nous rejoindre. Après un examen discret de son paquetage des plus réduits et après avoir toisé le gabarit du bonhomme, nous nous devons d’avouer que notre bonne fortune n’est pas sans bornes.
Il vaut mieux, le laisser filer. Sans doute, durant les jours qui vont suivre, une pensée occupera nos esprits et l’accompagnera avec l’espoir que ce défi puisse se réaliser. 
Les raidillons qui s’ensuivent sont rythmés par Henri. Un coup sec en montée, un coup de peigne en descente, un brin de causette au plat, un relais avec Denis qui n’en demande pas son reste et hop, nous voilà déjà à bon port, bien décidés pour l’étape du lendemain.
PA

15 juillet 2002
St-Léonard – Grandcamp-Maisy
204 km, 23.1 km/h, 1174 de dénivelé

Réveil dans un cadre calme et idyllique suivi d'un pdj copieux et départ dans la fraîcheur le long mais au-dessus des falaises de Normandie.
7h00 du matin, Etretat ne se réveille point, mais 6 cyclos en admirent le bord de mer et ses falaises impressionnantes. Un tampon et c'est reparti.
Passage du pont de Tancerville arrivée à Honfleur, ville avec port normand typique, nous profitons pour nous ravitailler, sandwiches et coca, les passants admirent nos bécanes ... nos plaques de cadre et nos charges tandis que nous profitons du soleil et de sa chaleur.
Suite le long de la mer à travers des champs de pommes de terre. Pique-nique à Douvres-la-Délivrance ensuite départ vers Arromanches, haut-lieu du débarquement avec son port artificiel et monuments commémoratifs ainsi que cimetières. Respect devant l'exploit des alliés à cette époque, mais néanmoins petit pincement de ma part par rapport aux agissements des ricains de nos jours!
Grandcamp-Maisy, sympathique petite ville avec promenade et quai en bord de mer. Deux jeunes et sympathiques hôteliers nous accueillent chez eux. Hôtel ouvert depuis 3 jours avec cachet artistique et même une sculpture dans la chambre de nos heureux retraités.
Michel profite de faire des emplettes et de se refaire une garde-robe aux couleurs de l'us army, débarquement oblige ou oubli de ses habits à St-Léonard?
Repas du soir en bord de mer, moules, fruits de mer, poissons etc, avec cidres et vins + calva! Repos bien mérité.
Franzel

16 juillet 2002
Grandcamp-Maisy - Coutances 
179 km, 24.8 km/h, 1045 m de dénivelé

6h40 départ, les relais environ trois km passent très bien ci-bien que les 45 premiers km sans effort nous conduisent à UTAH-BEACH rebaptisé comme de nombreux sites de la région après ou lors du débarquement. 
Quinéuille, au km 64 de l'étape, ou au 1656 km de la rando, un petit bruit sec retentit, la roue arrière du vélo de frère Henri prend une forme ondulée, l'expert Netti diagnostique un rayon "capoute", PA, trousse ouverte, et c'est impressionnant opère ou plus tôt dirige les débats, tout le matériel chirurgical, les conseils de certains, les doutes de JF, cela ne fonctionne pas. Rayon trop long (trois rayons de réserve, c'est bien mais de la bonne longueur c'est mieux)
Dans une de nos réserves se trouve l'oiseau rare ou plus tôt le rayon miracle.
Les bosses parfois 10 à 12% heureusement pas trop longues nous conduisent à Cherbourg, très grand port marchand. Le pique-nique accompagné de rochet nous endort presque et le café pris à 16h ne suffit pas à me réveiller. Je pique un petit clopet à côté de mon vélo sur le trottoir devant un salon de coiffure, cinq minutes de douce somnolence et j'entends la patronne coiffeuse furieuse qui sans l'intervention de Netti et autres voulait appeler la police. Je m'explique et m'excuse et tout est rentré dans l'ordre.
La rentrée vers Coutances, 50 km de route à gros trafic difficilement évitable est supportable puisque à 16h30 nous étions sous la douche.
Visite de la vieille ville, cathédrale de St François du 13 ème siècle, un clocher de 80 m et deux clochetons dominent l'édifice.
Le repas, soupe de poissons et surprise choucroute (choux, genièvre) très bonne puis dodo.
Michel

17 juillet 2002
Coutances à Ploubalay
157 km, 22.2 km/h, 880 m de dénivelé

départ décevant

Magali devait nous ouvrir le local pour les vélos, mais elle ne s'est jamais réveillée. Jean-François a dû réveiller le propriétaire. 
Petit déj. sur la route, direction Mont-Saint-Michel.
Crevaison: Michel
Nous arrivons de plus en plus près du Mont-Saint-Michel que je trouve vraiment super mais une fois à l'intérieur, c'est la foire aux touristes!
Pique-nique à l'heure du midi puis nous nous dirigeons vers la Bretagne où nous longeons le bord de mer direction Saint-Malo.
Puis direction vers l'hôtel: encore énormément de circulation. L'hôtel (Le Penalty) est plutôt moyen, mais nous dormons quand même très bien.
Le repas du soir: pommes de terre en purée et saucisses.
Arrangement avec le patron pour le petit déj. mais celui-ci ne s'est jamais levé et nous sommes partis sans payer la note!! (Payée plus tard par virement).
Denis

18 juillet 2002
Ploubalay – St Pol de Léon
200 km, 22.8 km/h, 1541 m de dénivelé

Départ 6h00 l'estomac vide, car le tenancier, ne s'est pas réveillé. Donc nous prendrons le pdj. en chemin. C'est vers Matignon, au bar d'une station-service, que nous déjeunons, patronne très sympa, bonne prestation. À St Brieuc, ville importante, arrêt tampon très rapide, car nous avons du retard, dû à une crevaison (Michel). Arrivons à Paimpol, arrêt pique-nique sur les quais du port, menu équilibré par nos gastronomes PA et Netti. Notre périple continue vers les côtes d'Armor, avec ses villages fleuris, hortensias et géraniums. La région de Bretagne, les meilleures cultures potagères de France, qui sont exportées sur les marchés internationaux.
À Morlaix, nous découvrons ses viaducs de grande hauteur. Sa rivière que nous longerons vers St Pol de Léon, une très belle ville de 10000 habitants (capitale du chou fleur et de l'artichaut) et qui possède 2 belles cathédrales. Après une bonne mousse sur la place de l'hôtel de ville, nous nous retrouvons au Kerisnel Hôtel à quelques kilomètres du centre en pleine nature. Cet établissement est géré par une coopérative commerciale de produits agricoles de la région de Bretagne. Nous étions logés en bungalows confortables, restaurant parfait, personnel sympa et compétant.
Henri

19 juillet 2002
St-Pol-de-Léon – Pouldergat
181 km, 22.6 km/h, 1409 m de dénivelé

Départ à 6h30 . Il fait juste jour. Un peu de brume. Route tranquille en direction ouest vers la pointe du Finistère. Que de cultures: artichauts, blé, maïs … De très beaux clochers en granit. A Ploudalmézeau, rencontre inopinée avec deux randonneurs belges qui font le tour en sens inverse mais en 2 ans. Cette année, ils sont partis du bassin d’Arcachon. Le plus dur pour eux: la traversée des Landes: ça promet! Il faudra qu’on se prépare mentalement! On est au point le plus occidental et on retourne en direction de Brest. On l’évite et c’est une belle surprise qui nous attend dans sa baie: le pont d’Iroise pour les voitures et pour nous, en cherchant bien, un ancien pont, juste à côté, réservé aux cyclistes! A Faou, nous nous régalons de crêpes au jambon et à la noix de coquilles St-Jacques. On a déjà fait 120 km, il n’en reste que 60 pour l’après-midi. Le soleil tape fort et on fait un détour de 2 km pour rendre un visite à Locronan, cité médiévale, cadre de tournage de divers films. En face de Douarnenez, on a tous envie de faire trempette dans la mer ou plutôt … les algues pendant que JF garde nos bécanes et leurs précieux bagages. A Douarnenez, passage chez un marchand de cycles qui redresse la roue au rayon cassé du vélo d’Henri. Après 5 km de montée, on rejoint le petit village de Pouldergat. Hôtel très simple en face de l’église. Menu servi à la bonne franquette par des jeunes gens qui se mêlent parfois les pinceaux, mais on mange bien … en attendant le sommeil réparateur agrémenté par les sons d’un orchestre breton qui nous tiendra compagnie jusqu’aux petites heures du matin!
Netti

20 juillet 2002
Pouldegart – Questembert
190 km, 23.3 km/h, 1353 m de dénivelé

Petit déjeuner à l’hôtel le Cadran, servi par un patron qui ne doit pas avoir revu le soleil depuis l’été dernier.
Question de pain, pas de pain. Question de croissant pas de croissant. Question de beurre pas de beurre. Du café, mais oui…., pas de problème…, il y en a.
Tout de même, quelques oranges sur lesquelles, Michel, je crois, fera main basse et qui ne seront plus à presser pour les clients de la journée.
A 6h37, nos bécanes effectuent leur premier tour de roue.
Mes compagnons sont tous de bonne humeur, (et moi aussi). La cadence n’est pas trop soutenue et très régulière. Je prépare en pensée une journée idéale en imaginant un programme qui pourrait se dérouler ainsi: 
nous progresserions vers la dernière étape de mon périple qui s’achèvera, aujourd’hui à Questembert. A ce titre, j’aurais l’honneur de guerroyer en tête de peloton afin de représenter dignement les couleurs de Corpataux. Nous ferions halte pour le repas de midi, dans un supermarché, style Leclerc. Délégués à la subsistance, PA et Netti, nous ramèneraient à chacun: 2 tomates, 1 pruneau, 2 prunes vertes,1 banane, du Coca, de l’eau, camembert, Emmenthal, viande de porc, pain, gâteau breton, yaourt…, multiplié par six, le tout pour 21 euros.
A Questembert, tout en ayant tamponné à Sainte Anne-Audrey, je transmettrais ma cuiller en plastic à mon dauphin Gaby, dit le Gaulois. C’est à lui également qu’incomberait la charge de vérificateur des comptes. A lui également, la responsabilité de protéger le fanion à croix blanche sur fond rouge, jusqu’à Annecy.
Ouah, merveille, il en a été ainsi. A la virgule près.
PA

21 juillet 2002
Questembert – Sables d'Olonnes
190 km, 24.9 km/h, 455 m de dénivelé

Changement d'équipe, Gaby le Gaulois se met en route avec nos deux Agecanonix, Nettix et Henrix, avec Michelix le poisseux, Assurancetourix Denix et Hans Franz le barbare.
Côté météo, beau, légèrement nuageux et frais, mais pour le reste de la journée, statu quo -> beau.
Début des étapes plates jusqu'aux Pyrénées, mais pas si monotones que ça! Passage de la Loire par le pont St Nazaire, ces ponts toujours impressionnants. Et ensuite sur notre route, deux villages visités en particulier par notre ami Michel le poisseux. Deux villages au nom de Retz. St-Père en Retz, lieu où le syndic de Villaraboud s'étale devant un feu rouge en passant entre, proche ou à travers Gaby et Denis, quelques éraflures et hématomes, mais le bonhomme est solide, on le savait. Arthon en Retz, Michel marque des points ... encore une crevaison. L'arrêt tampon était le bienvenu à Beauvoir s/Mer, le tampon de la pharmacienne sur nos carnets et sur les plaies de Michel également.
Du pique-nique délicieux, comme toujours, nous retiendront la discussion des deux frangins. Michel sur conseil de Netti avait paqueté costume de bain avec linge sale et le tout voyageait paisiblement vers la Suisse avec PA. Netti lui avait dit à Douarnenez que c'était la dernière fois qu'on logeait en bordure de mer!!!!!! Ils se sont arrangés, pas de panique!
Arrivée aux Sables d'Olonne avec vent dans le dos et gâteau au chocolat dans la panse.
Retrouvaille pour Henri qui y passa des vacances ... il y a 36 ans. 
Trempette de Henri et Netti, tandis que les autres cherchent un resto et prennent un petit apéro. 
Repas du soir pour 83 % du groupe en l'honneur de la fête nationale belge: moules et frites!
Après errance dans la ville, avec notre guide Michel, sommeil du juste dans d'immenses lits au calme.
Franzel

22 juillet 2002
Sables d'Olonnes - Vendays-Montavilet
197 km, 25.4 km/h, 344 m de dénivelé

Il est 5 heures 35 quand Netti réveille tous les participants.
A 6 heures, seuls dans la salle à manger, nous prenons le petit déjeuner préparé la veille par le patron du bistrot.
Après 2 à 3 heures de route nous nous arrêtons dans la localité de Champagné du Marais, pour boire un petit café avec croissants et autres. Au bistrot, le patron nous montre une ancienne carte et nous informe que le lieu où nous nous trouvons était une île, il y a bien quelques années.
Après cet arrêt nous roulons jusqu'à Rochefort. Arrivés à Rochefort, la corvée de midi pour Gaby le gaulois et son beauf (achat du pique-nique de midi).
Après avoir bien mangé, Michel et Netti font la sieste dans le parterre de fleurs sur la place en face de l'Hôtel de Ville.
Netti informe qu'après le pique-nique nous roulerions avec le vent dans le dos. Personnellement je n'ai rien remarqué ou peut-être que j'ai roulé beaucoup trop vite!!! (remarque de Franzel "pas possible").
Crevaison de la roue arrière du vélo à Denis, sur un bout de semi-autoroute.
A environ 12 kilomètres de l'arrivée, nécessité de faire un arrêt pour faire le plein des gourdes (de l'eau).
A 300 mètres de l'hôtel, Michel se sent en pleine forme et attaque Henri. Henri surpris par cette action se permet de faire une remarque à son copain cycliste.
Gaby

23 juillet 2002
Vendays-Montavilet - Vieux Boucau les Bains
212 km, 26.8 km/h, 170 m de dénivelé

Temps: très chaud
C'est une étape dans les Landes, très longue pour tout le monde.
Petit déj. sur la route.
Nous avons fait 123 km avant le pique-nique du midi. Henri nous a trouvé un endroit pour pique-niquer chez une dame qui a bien voulu qu'on s'installe sur son terrain.
Après le repas, elle nous a offert un café dans sa cuisine où nous avons bien discuté avec elle.
Fin d'étape calme jusqu'à l'hôtel qui se situe au bord de mer. Nous mangeons à l'hôtel: soupe de poissons, avec bœuf et vin.
Denis

24 juillet 2002
Vieux-Boucau – Tardets-Sorholus
132 km, 22.2 km/h, 1067 m de dénivelé

On se lève une demi-heure plus tard, quel luxe! La bonne humeur règne même si le ciel est tout gris. On quitte les terres landaises, on passe l’Adour et les premières collines s’annoncent: on s’approche des Pyrénées. Il y a trop longtemps que je ne vois que des dos, des casques, des maillots et … des pneus! Enfin me voilà seul! Jusqu’au pique-nique de St-Palais, je monte et descends à mon rythme et je filme ce qui me plaît. Je discute quelques instants avec un éleveur qui met à sécher des peaux de brebis, d’agneaux et de chèvres. Comme nous avions prévu une petite étape (130 km), nous arrivons à Tardets à 15h30 déjà! L’occasion de prendre un peu de repos, de faire une petite balade dans le village avec Gaby et Michel, de prendre l’apéro avec des randonneurs charentais et de goûter au folklore basque: danses typiques et groupe vocal masculin de St-Palais.
Netti

25 juillet 2002
Tardets-Sorholus – Luz St Sauveur
130 km, 17.3 km/h, 2834 m de dénivelé

6h00 pdj. copieux, petit hôtel sympa..., nous allons préparer nos bécanes, surprise ... il pleut, nous nous équipons pour la circonstance ... faisons nos adieux aux deux cyclos vendéens qui partent eux aussi mais en sens contraire. Nous parcourons 25 km sous la pluie, à Escot le temps devient meilleur, nous pouvons en partie poser l'imper. Nous gravissons le col de la Marie Blanque sur 10 km, dur, dur les passages entre 10 à 13%, un bon test pour nous tous avec nos bagages, une bonne entrée en matière, pour les prochains grands cols pyrénéens. Le soleil au haut du col, descente rapide vers Bielle. À Laruns arrêt, regroupement et pause réconfort. Nous profitons à faire sécher nos équipements de pluie. Il fait très beau. Nous repartons en ordre dispersé affronter les 18km du mythique col de l'Aubisque. Nous nous retrouvons au sommet pour une collation et c'est la descente vers le Soulor, en ce beau temps nous découvrons un panorama splendide. Pour certains d'entre nous c'était une première car nos précédents passages avaient été dans le brouillard et la pluie. Arrêt au col pour le déjeuner, nous dégustons la vendrèche, spécialité du coin (tomate, lard fumé poêlé, oeufs, fromage). Descente vers Argelès Gazost, petit orage en route. Arrivons à Luz St Sauveur, rejoignons l'hôtel Bon Accueil par le pont Napoléon, beaucoup de monde, mais ce n'était pas pour nous ...? (démonstration de saut à l'élastique). Briefing dans le jardin de l'hôtel devant plusieurs tournées de mousse .... au bruit de tondeuse à gazon. Dîner gastronomique, arrosé de Jurançon (blanc) et ensuite très goûteux rouge. Après cela nous rejoignons nos lits. Demain le Tourmalet en hors d'oeuvre, bonne nuit.
Henri

26 juillet 2002
Luz-St-Sauveur – Bagnères-de-Luchon
97 km, 15.2 km/h, 2886 m de dénivelé

Il fait juste jour lorsque nous quittons la tranquillité de notre hôtel et traversons le Gave de Gavarnie par le pont Napoléon III. C’est le début du mythique Tourmalet. Dans un des premiers lacets, j’entends un coq lancer son cocorico. Je lui réponds. Un cyclo, en train de me devancer, me fait remarquer que j’imite bien le chant de ce gallinacé, d’autant plus qu’il se nomme lui-même "Lecoq"!!! J’espère le soleil car mes 3 premières ascensions du Tourmalet se sont passées dans le froid, la neige, la pluie ou le brouillard. On est bénis des dieux: couleurs extraordinaires avec les lambeaux de brumes qui jouent avec le soleil. Au sommet (2115m), rencontre avec 2 couples de tandémistes qui font une partie du tour en sens inverse. Photo souvenir. Descente sur Ste-Marie-de-Campan en passant par les hideuses constructions de La Mongie. C’est la "peuf" et il fait froid. Un sandwich et une boisson chaude nous ravigotent avant l’Aspin, facile au début, un peu plus corsé depuis Payole. Le soleil est revenu. Superbe descente sur Arreau et pique-nique au bord du Louron. On remonte cette vallée et au point 905, c’est le début du col bien soutenu de Peyresourde. La chaleur se fait sérieusement sentir. Je monte tranquillement avec Michel et Gaby. Un moment de détente au sommet et 16 km de descente nous attendent pour rejoindre Luchon. Michel crève pour la 5ème fois! Quelle poisse! On profite d’une laverie pour une lessive générale, Henri fait installer un pignon de 28 dents et Michel renouvelle son stock de chambres à air!
Netti

27 juillet 2002
Bagnères-de-Luchon – Tarascon-s-Ariège
142 km, 19.6 km/h, 1926 m de dénivelé

Réveil à 6 heures.
Au petit déjeuner, nous avons terminé le fromage acheté la veille.
Après avoir franchi le col du Portet d'Aspet, il était l'heure de prendre un petit café ou un café allongé d'un peu d'eau chaude (à chacun son choix). Cet arrêt se fait à St-Lary
Pendant cette pause-café, Henri réalise que la pose d'un pignon de 28 sur son vélo était justifiée, mais qu'il ne l'a presque pas utilisé pour passer le col.
Le repas de midi (pique-nique comme tous les jours) se prend au bord de la rivière en face de l'église de St- Giron. Au menu: cuisses de poulet, salade russe, salade aux fruits de mer (particulièrement pour Franzel) et boissons diverses (alcoolisées et non alcoolisées).
A la montée du col de Port, Gaby le gaulois a profité de l'aspiration créée par l'échappée de Franzel et s'est permis de larguer ce dernier à moins d'un kilomètre du sommet. Henri a craqué lors de l'ascension de ce col, aucune explication à cette contre-performance.
Au sommet, Denis fait un détour en dehors de la route pour échapper au photographe. Une vache, à quatre pattes, suit Franzel quand il se rend faire un petit besoin.
La descente du col est filmée par le boss du tour, juste après avoir croisé un troupeau de chevaux sur la route. Sur toute la descente, Henri attend Gaby (toujours le même qui roule lentement, à la descente) et Denis crève son pneu avant. Petite réparation de routine faite par le mécano de l'équipe.
L'apéritif, bien mérité, se prend sur la terrasse du bistrot du coin, mais Henri n'en a pas profité étant donné qu'il avait des cartes à écrire.
Lors du repas du soir, Franzel a une grande discussion avec la serveuse concernant l'heure du petit déjeuner du lendemain.
Au menu du repas du soir: cassoulet, rillettes de foie gras, salade campagnarde tiède et en supplément, déjà demandé avant le repas, pâtes bolognaises. Certains n'ont mangé que le supplément. Dessert, fromage blanc. Le tout arrosé d'eau plus ou moins colorée.
Gaby

28 juillet 2002
Tarascon-s-Ariège – Prades
130 km, 18.7km/h, 2330 m de dénivelé

L'étape - le jour - l'exploit!
Permettez-moi de quitter le tour pour faire un petit retour en arrière. Car c'est bien aujourd'hui que j'allais franchir un pallier, retrouver le lieu de mon apprentissage de cyclo, où j'ai tout appris sur 1,5 km (à pied). Il y a 7 ans une folle équipée traversait les Pyrénées de Cerbères à Hendaye et un petit jeunet explosa dans le Pailhères, c'était moi. Et aujourd'hui, enfin je retrouvais ce col mythique. Nervosité à la clé, jambes en coton beaucoup d'émotion ... 19 km de montée dans la roue de Netti avec les fourmis, les grenouilles et tout autres sensations qui faisaient trembler mon corps pour atteindre le col .... joie, souvenirs et très fortes émotions m'accompagneront durant la journée. Merci les amis!
Revenons à l'étape, car elle était fantastique, les quiches à Mijanès ensuite le col de Quillane et le super repas de midi sur la terrasse de cette auberge retirée, LA FOUNT à La Llagonne. 
Pointage dans l'après-midi à Mont-Louis, ville fortifiée très animée. Netti et Michel tente une visite du four solaire, la durée les retient, 45 minutes, tandis que Henri souhaite s'inscrire à un concours de boules qu'il ne retrouve plus!
Descente ensuite des plus rapides à tombeau ouvert vers Prades dans le flot de la circulation du tourisme dominical vers Andorre.
A l'hôtel, accueil d'une dame à caractère, douche bienvenue, apéro sur la place de la ville suivi d'un repas succulent à l'hôtel.
Enivré par les images de la journée et les souvenirs de 1995 un gars heureux s'endormira!
Franzel

29 juillet 2002
Prades – Sète
195 km, 22.2 km/h, 827 m de dénivelé

Au compteur j'ai 195 km il a fait très chaud. Nous avons pris le petit dej avec ce monsieur, admirateur de chats, à l'hôtel que nous avons trouvé fort intéressant pour ne pas dire autre chose.
Michel et moi sommes pas à notre meilleur niveau. J'ai eu des troubles d'estomac, qui m'ont quelque peu ralenti pendant la journée.
Le matin nous avons monté le col de la Bataille: en effet s'en fut toute une pour Michel et moi... puis le repas du midi nous avons mangé dans le centre ville de Narbonne et c'est là que Michel s'est couché avant, pendant et après le repas car il était vraiment à bout de force....
L'arrivée vers Sète fut un slalom à travers les petits baigneurs et leurs grosses bagnoles, un bout droit mais de toute vigilance. Enfin Sète...un tour de ville pour trouver l'hôtel et sa propriétaire farfelue qui avait réservé une chambre pour chaque individu?????? Les chambres OK, mais l'arrière-boutique de l'hôtel .....sans commentaire.
Repas du soir au port dans un resto fort sympathique, fruits de mer pour presque tous et le tout arrosé d'un bon nectar!
Denis

30 juillet 2002
Sète – Rians
217 km, 24.3 km/h, 703 m de dénivelé

On part tôt ce matin, car cela devrait être la plus longue étape de notre tour: 212 km! Lever de soleil sur la route des digues entre les étangs et la mer en compagnie des mouettes et des flamants roses. Il a fait un orage vers 4 h du matin, les routes rougeâtres en laissent des traces. Palavas: ma première crevaison. A La Grande-Motte, Henri récidive. Quelle chance que nous passions ces lieux touristiques avant 8 heures du matin. Arrêt-café dans la vieille citadelle d’Aigues-Mortes où trône la statue de St-Louis. Piste cyclables dans les rizières de Camargue jusqu’à Arles. Souvenirs de vacances avec les enfants … Pique-nique sur une minuscule place aux bancs ombragés. Départ pour Fontvieille. La Provence … Daudet … les cigales …Il fait très très chaud, près de 35 degrés! On boit beaucoup. On s’énerve aussi … pour des riens: un village passé à trop grande vitesse … un relais trop appuyé … La fatigue et la chaleur en sont peut-être la cause. Par des routes peu fréquentées, on arrive dans la vallée de la Durance, entre canal et rivière. Peyrolles: dernière halte rafraîchissement avant l’arrivée. On attend que l’orage passe. Quelle chance! On en voit les conséquences sur la route de Rians! 6ème crevaison de Michel. JF et Henri se rendent directement à l’hôtel car il est déjà près de 19 h. Juste le temps de déguster un formidable avant le repas bon et copieux.
Netti

31 juillet 2002
Rians – Coursegoule
162 km, 19 km/h, 2623 m de dénivelé

Départ prévu à 6 heures 30, départ effectif un bon quart d'heure plus tard. Netti pas très content de la situation. Je n'ai toujours pas compris pourquoi, je pense à cause de la fatigue.
Arrêt à Vorages pour le petit déjeuner.
A Aiguines, sur la route des gorges du Verdon, le petit plateau n'a pas supporté la puissance transmise par Denis et s'est légèrement plié. Petite intervention du mécano. C'est à ce moment précis que Franzel dévoile le secret de l'organisation de cette randonnée, je cite: "Gaby le gaulois a été invité à participer à cette randonnée uniquement pour les interventions mécaniques sur les bécanes". Michel dit que ce mécano de service ne connaît rien du tout au vélo.
Lors de la montée le long des gorges du Verdon Franzel et Gaby n'ont pas réussi à s'entendre sur le lieu exact du sommet. Un pari a été fait. Personne ne sait qui a gagné le pari mais une chose est certaine, chacun des deux concernés a payé sa tournée.
Repas touristique de midi, pris au restaurant des gorges, pour certains les patates étaient trop cuites et pour d'autres pas cuites (ah ces cuissons à deux vitesses).
Après le repas, petit somme de Netti, assis sur la chaise.
Dans l'après-midi, petit arrêt à Comps sur Artuby pour se désaltérer. Départ de Comps sur Artuby différé à cause d'un long entretien téléphonique entre Henri et le sous-maîre de Seynod. Un tout grand merci à Henri, ce retard nous a permis de rouler après l'orage et non sous la pluie.
Arrivée à l'hôtel, réparation provisoire du petit plateau de Denis. Cette opération a été faite par les jeunes de l'équipe pendant que les vieux prenaient possession de leur chambre.
Le repas du soir a été servi par Mélanie et Charly, deux apprentis en stage de formation. Après le repas, certains décident de se rendre au bar du village pour le dernier verre de la soirée, mais nous sommes arrivés devant une porte fermée, il était 22 heures.
Gaby

01 août 2002
Coursegoule – St Dalmas
144 km, 16.3 km/h, 3427 m de dénivelé

Après le pdj nous quittons la cité médiévale de Coursegoule (Alpes-Maritimes), le ciel est bleu, très frais 9°. Échauffement à la montée du col, descente rapide vers Vence, (1e crevaison roue avant pour Henri) à l'entrée de la ville. Arrêt contrôle et envoie cartes US Métro, recherchons réparateurs cycles pour le vélo de Denis (problème pédalier) sans succès. Reprenons la route vers Carros (circuit du triathlon international de Nice), Pont de la Mamya, vallée du var, difficultés à traverser la nationale 202 Nice-Grenoble. Grimpons vers le col d'Aspremont, arrêt à Tourette-Levems (village médiéval), pause réconfort. La route devient de plus en plus sinueuse, Comtes, col de Nice, à l'Escarène, nouvelle crevaison arrière pour Henri, profitons de cet arrêt pour le pique-nique. La pluie est là, le casse-croûte à l'abri d'un porche est vite consommé. Équipés de nos imperméables, nous faisons route vers Leceram, col de la Cabanette, très longue montée vers Peïra-Cava (station de ski). Pause réconfort, le soleil est là, réparation vélo de Denis par notre mécano Gaby. Ascension du Turini (col très fréquenté pendant le rallye de Monte-Carlo), descente vers la vallée de Vésubie très ensoleillée. Remontons en direction de St Martin et son col, pour retrouver le gîte d'étape à St Dalmas. Dîner raclette garni, dégustée avec de nombreux vacanciers du gîte autour d'une grande table unique bonne ambiance. Bonne nuit, demain les grands cols des Alpes.
Henri

02 août 2002
St Dalmas – Guillestre
139 km, 17 km/h, 3170 m de dénivelé

Il fait frais ce matin au gîte de St-Dalmas. Départ pour 15 km de descente. On a mis tous nos vêtements chauds, gants longs et jambières. On retrouve St-Sauveur-de-Tinée souvenir du tour du Mercantour. Longue, très longue remontée de la vallée. Un peu monotone, j’essaie de garder des pensées positives: Jacqueline… les enfants … le ou la future petit(e)-fils(fille) … Arrêt ravitaillement à St-Etienne-de-Tinée. On y prépare une fête pour le week-end. Sandwichs et fruits vont faire l’affaire pour la très longue ascension qui nous attend: La Bonette! Les montagnes sont d’une pureté extraordinaire. Chacun prend son temps et finalement, après la 7ème crevaison de Michel, tout le monde vaincra. Henri est très ému. Les premiers arrivés n’attendent pas: il ne fait pas chaud à 2800 m, même si le soleil est sans partage. 29 km de descente nous amènent à Jausiers pour un repas bien sympa dans un gîte restaurant. Par comble de chance, juste à côté d’un vélociste qui pourra enfin nous ravitailler en chambres à air et pneus! Il nous reste le col de Vars très facile dans la première partie mais combien dur dans les 5 derniers km. N’est-ce-pas Gaby??? Au sommet, Henri est tout heureux de retrouver la patronne du bistro qui lui fait cadeau d’un maillot! Quel veinard! Guillestre: hôtel très tranquille. Mauvaise nouvelle: le carnet de contrôle de Denis a été perdu! Après de vives discussions et 2 téléphones, on apprend qu’il a été oublié à St-Sauveur-de-Tinée. Il sera envoyé à l’adresse d’Henri. Ouf! Comme une mauvaise nouvelle ne va pas sans une autre, je m’aperçois d’une grosse erreur d’estimation que j’ai faite pour le dernier jour: plus de 3000 m de dénivelé au lieu des 1800 m prévus! Il faudra bien qu’on fasse avec … Bonne nuit!
Netti

03 août 2002
Guillestre - St Jean de Maurienne
140 km, 16.8 km/h, 3032 m de dénivelé

Réveil avec l'estomac noué et un manque de sommeil évident suite aux discussions (trop) animées de la veille au souper. J'en retiens deux choses, la fatigue s'accumule et n'arrange rien et il est difficile de se faire entendre en tant que "plus jeune". Je ne suis pas le seul à avoir fort mal dormi.
Pdj dans le salon de thé de l'hôtel, mais sans les sachets de thé .... La porte se referme automatiquement après nous et la carte routière reste à l'intérieur, impossible de rentrer, mais Netti connait la route par coeur. Deuxième couac, crevaison à l'avant de Netti dans le garage, travail de routine, je lui donne un coup de main et lui un coup de pompe. Et c'est le départ. La montagne nous réconforte et nous laisse oublier la fatigue. L'Izoard majestueux comme d'habitude (petit clin d'oeil à Seppi, il fait beau!!!!!!). Denis et moi descendons sur Briançon pour réparation. Je lui donne quelques astuces pour les virages et on fonce. Le vélociste nous vend un dérailleur et nous met l'outilage à disposition. Notre super Mécano, Gaby le Gaulois se charge du reste et répare le vélo de Denis et ensuite celui de Michel. Pique-nique succulent à Briançon organisé par chef cuistot Netti, départ dans le flot des voitures vers le col du Lautaret, sur lequel on signalera la reconstruction terminée de l'hôtel après incendie. Pour l'anecdote, c'est la folle transhumance des touristes italiens vers le val d'Oisan. La même voiture serre Netti et moi-même à une centaine de mètres de distance, on se paie des frayeurs. Vivement la montée du Galibier au calme!
Après une boisson rafraîchissante au Lautaret, grimpette vers le Galibier. Une équipe de tournage (TV ou autres) se trouve sur la route du col. Illumination!!!!! En arrivant à St. Jean de Maurienne je téléphone discrètement à Brigitte pour lui dire d'appeler au Canada Céline en lui demandant de faire croire à Denis qu'il est passé à la télévision canadienne. En plus Denis fut le premier arrivé au sommet de la bosse. La blague marche!
Depuis le Galibier, descente vers la petite montée du Télégraphe, ravitaillement. Fin de parcours direction St Jean de Maurienne où Albert Krolik nous a rejoint. Se joindront également à nous, Bernard un ami de"mob"à Henri et surtout "tremble carcasse..." l'incontournable Michel Marmoëx. Il nous racontera des histoires et nous fera découvrir le Mont-Corbier, non pas une montagne, mais un digestif....
Première et unique soirée qui se terminera fort tard pour Gaby, Michel, Denis et moi, entrecoupée de panne de jus et d'un cadavre, la bouteille de Mont-Corbier. Le patron par soucis nous conseille de nous coucher, nous le ferons. Denis et moi passons encore deux heures sur le balcon de l'hôtel à étudier les éclairs et à écouter la pluie s'écraser sur le bitume. Nous parlons des moments forts de notre périple. Demain nous reverrons....
Franzel

4 août 2002
St Jean de Maurienne - Annecy
183 km, 18.5 km/h, 3311 m de dénivelé

Temps nuageux et pour certains un peu houleux après une soirée bien arrosée!
Nous sommes accompagnés par un ami d'Henri qui se nomme Albert Krolic. Petit déj. à l'hôtel. Puis, nous prenons la route du col de la Madeleine. Nous nous sommes arrêtés à 1650m pour prendre un café et brioches, puis nous avons complété le reste de la montée, contrairement à ce qui avait été dit, nous avions pratiquement pas de circulation.
Pour la descente par contre, la route n'était pas bonne.
Pique-nique à l'heure du midi dans un bistrot. 
Toujours par un temps brumeux et pluvieux, nous nous dirigeons vers le col des Aravis (Avaris, pour Denis)
Après cette montée, la descente se fait en direction de Bonneville pour un point de contrôle. Jean-François et Albert nous quittent pour Bonneville pendant que nous sommes au bistrot à boire un pot à St. Jean de Sixt.
Nous les rejoignons un petit peu plus tard.
Plus nous approchons d'Annecy, plus Henri et son copain prennent la relève tant bien que mal!
Quelques kilomètres avant l'arrivée, nous rencontrons Philippe et Jacqueline.
Direction la piscine municipale où les amis, la famille et le champagne nous attendent.
Apéro offert par la municipalité de Seynod, puis quelques discours d'usage.
Retour chez Henri pour une douche bien méritée.
Repas, fin d'étape et de tour. Retour à la maison de tout ce beau monde!!
Denis

EPILOGUE

Le tour , c’est du passé … mais combien présent! Chacun de nous garde, dans sa boîte à souvenirs, des tas d’images.

  • Souvenirs d’une expérience de vie commune, la plupart du temps dans la bonne humeur. Mais parfois ce n’était pas toujours facile à vivre les détails du quotidien lorsque la fatigue se faisait sentir, lorsque certains voulaient rentrer au bercail le plus tôt possible et que d’autres préféraient prolonger un arrêt ou une visite. Il faut dire qu’avec une dose journalière de 8 heures de vélo, Morphée nous tendait vite ses bras.
  • Souvenirs de pique-niques pantagruéliques, de repas du soir très variés selon les régions traversées: charcuteries de sanglier, saumon à l’oseille, fruits de mer, tarte normande, terrine aux 3 poissons, gâteau basque … sans oublier le cidre de Normandie, le pineau des Charentes, le Tursan blanc et les bières locales …
  • Souvenirs de paysages enchanteurs, d’un petit ruisseau serpentant dans le Jura, d’une mer turquoise, d’un port de pêche, des falaises d’Etretat en Normandie, des plages du débarquement, des clochers bretons, de la traversée de l’immense pont de St-Nazaire, d’un plongeon dans l’Atlantique aux Sables-d’Olonne, d’une forêt interminable de pins dans les Landes, de la corniche entre l’Aubisque et Soulor, des profondes Gorges du Verdon, du panorama au col de la Bonette …
  • Souvenirs de conditions météo très favorables: sur 230 h de vélo, que … 9 heures de pluie … et rarement un vent contraire!
  • Souvenirs d’amis cyclos d’Henri qui ont fait un bout de chemin avec nous, de rencontres avec d’autres randonneurs qui faisaient le même tour mais à l’inverse, d’un autre qui faisait ce tour pour la 4ème fois et qui voulait battre son record de 15 jours …
  • Souvenirs d’accueil souvent chaleureux dans les hôtels: patron à Pont-à-Mousson, patronne à Etaples, à Sète …
  • Souvenirs surtout d’une formidable expérience personnelle où l’on se rend compte de l’importance du mental sur le physique, de la pensée positive dans les moments de lassitude, et où le moteur reste le plaisir de la découverte.
    Netti